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L’insertion des personnes handicapées à l’école : une priorité négligée?

La question de l'insertion des personnes handicapées dans le système éducatif français soulève des préoccupations persistantes quant à la volonté réelle des pouvoirs publics d'instaurer une véritable école inclusive. Malgré les discours prometteurs, les actions concrètes font souvent défaut, laissant les familles et les militants en situation de handicap dans un état de frustration et de mécontentement croissants.
Une petite fille en situation de handicap, dans une erre de jeux ; elle porte une parka rouge et un bonnet marron, elle sourit.

Les promesses politiques en faveur de l’école inclusive ne se traduisent que rarement par des mesures tangibles. L’exemple récent d’une réforme législative censurée par le Conseil constitutionnel met en lumière cette inertie politique, révélant un désintérêt pour la question du handicap.

Analyse de la réforme censurée

  • Surprise et rejet : Les sénateurs de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication ont exprimé leur surprise quant à une réforme majeure de l’école inclusive insérée discrètement dans le budget de l’éducation nationale pour 2024. Toutefois, le Conseil constitutionnel a jugé inapproprié d’inclure ces dispositions dans une loi de finances et a rejeté l’article 233 du projet de loi de finances le 28 décembre.

  • Objectifs de la réforme : Cet article proposait de transformer les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) en pôles d’appui à la scolarité (PAS) d’ici 2026, visant à modifier la manière dont les enfants en situation de handicap sont pris en charge et accompagnés à l’école.

  • Changements envisagés : Les Plans d’accompagnement scolaire (PAS) étaient prévus pour remplacer les Pôles d’accompagnement à l’inclusion scolaire (Pials), visant à reprendre le contrôle de la définition et de la coordination des adaptations pédagogiques, du matériel spécialisé et de l’intervention des personnels accompagnants des élèves en situation de handicap.

Persistance des problèmes

  • Faiblesse des mesures : Malgré les critiques et les besoins criants, le ministère persiste dans sa politique d’économies budgétaires, envisageant seulement le recrutement de 100 personnels pour le déploiement de 100 PAS à la rentrée 2024. Ce manque de ressources se traduit par un accompagnement inadéquat des élèves en situation de handicap, alimentant le rejet de l’école inclusive chez les enseignants et engendrant un sentiment de détresse chez les élèves concernés.

  • Une perspective délicate

    Si d’emblée, ces mesures semblaient traduire une volonté de promouvoir l’accès à l’école pour tous, elles suscitaient pourtant l’inquiétude de certaines familles d’enfants en situation de handicap, redoutant un contrôle accru des modalités d’accompagnement des AESH par l’Education nationale. Il ressort néanmoins de certains témoignages de parents que le système actuel offrirait une intrusion trop importante des organismes publics chargés des questions de handicap (MDPH) dans toutes les décisions à prendre concernant les modalités et lieux de scolarisation (écoles classiques ou institutions spécialisées). Alors, quel regard faut-il adopter sur ces mesures nouvelles ? S’il est difficile de se positionner, c’est notamment parce que l’ensemble des questions liées à l’insertion scolaire et au handicap nécessite la mise en balance de deux intérêts essentiels: la prise en compte de besoins particuliers, et le maintien des élèves en présentant les capacités intellectuelles en milieu classique.

     Une révision sérieuse des politiques et des allocations budgétaires s’impose pour réellement progresser vers une école véritablement inclusive.

    Inès Chometon
  • Crédit photo : Canva. com

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