Le dramatique accident s’est produit dimanche 29 octobre dernier vers 18h30 à Sarcelles, dans le Val-d’Oise. Les victimes se seraient arrêtées à pied sur la route pour venir en aide à l’un des membres qui aurait eu un malaise, quand elles ont été percutées par une voiture, qui circulait sur la voie départementale à deux voies mais limitée à 50 km/h. Une enquête, confiée au commissariat de Sarcelles, a été ouverte par le parquet de Pontoise.
Les victimes deux hommes, âgés de 52 ans et 62 ans, et ces deux femmes de 31 et 66 ans étaient en arrêt cardiaque à l’arrivée des secours et n’ont pu être réanimés malgré les efforts entrepris. Un important dispositif de police et de pompiers a été déployé sur les lieux, interdit à la circulation pendant plusieurs heures. Pas moins de 42 sapeurs-pompiers se trouvaient notamment sur place avec cinq véhicules de secours à personne et six de soutien. Le conducteur de la Renault Twingo qui les a percutés, un homme de 29 ans, a été arrêté et placé en garde à vue. « Il était négatif aux stupéfiants et à l’alcoolémie ».
L’espace urbain doit rester un espace de partage
Cet accident tragique demande de s’interroger sur les conséquences de la multiplication des voies réservées et l’espace urbain, qui doit rester un espace de partage. Les circonstances de la vie en ville peuvent provoquer à tout moment des comportements hors normes. On l’a vu avec les trottinettes entre rue et trottoir, les vélos qui s’affranchissent des sens de circulation, les piétons qui traversent brusquement hors des espaces protégés. Dix jours avant la mort des quatre piétons, c’était , dans le même Sarcelles, un adolescent de 16 ans qui se faisait fauché sur une trottinette électrique. Parce qu’elle doit rester un espace partagé, la ville nécessite une vigilance constante. Et cette prudence s’accommode mal des illusions de sécurité que procurent les voies réservées, à fortiori quand des vitesses maximales différentes co-existent. La tragédie du 29 octobre 2023 à Sarcelles devrait faire réfléchir les autorités et les aménageurs urbains. Et permettre de remettre en question quelques solutions trop dangereuses.