Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Impression
Ecouter le contenu

Homicide routier, cette mesure ne sera pas suffisante pour améliorer la sécurité routière

Maître Romy Collard réagit à la création de l’homicide routier, qui remplacera l’homicide involontaire commis sous l’empire de l’alcool, des stupéfiants ou de la vitesse. "Même si ce changement a été longtemps souhaité par les associations de victimes, qu’il est toujours essentiel d’ entendre, cette mesure n’ est qu’un changement sémantique qui ne sera pas suffisant pour améliorer la sécurité routière".
Piéton risque d'être renversé par une voiture

Maître Romy Collard réagit à la création de l’homicide routier, qui remplacera l’homicide involontaire commis sous l’empire de l’alcool, des stupéfiants ou de la vitesse. »Même si ce  changement a été longtemps souhaité  par les associations de victimes, qu’il est toujours essentiel d’ entendre, cette mesure n’ est qu’un changement sémantique qui ne sera pas suffisant pour améliorer la sécurité routière ».

Rebaptiser l’homicide involontaire commis sur la route par celui d’homicide routier lorsque le conducteur conduit sous l’empire de l’alcool ou de stupéfiants n’est ni plus ni moins un simple changement sémantique. Il est vrai, qu’à l’origine, c’est l’une des demandes des associations de victimes qui avaient fait valoir, entre autres, que le terme  d’homicide involontaire n’était pas approprié. 

Tout le monde peut comprendre la souffrance et le sentiment d’injustice des familles de victimes face à cette qualification d’homicide involontaire. Mais cette annonce est très insuffisante.

Les victimes ne demandent pas que des mesures symboliques

 Il est regrettable que le gouvernement n’aille pas encore plus loin en matière de prévention routière. 

L’alcool, la drogue, mais aussi la vitesse tuent.  Il y a encore trop de morts et de blessés graves, beaucoup handicapés à vie. Depuis des années, avocats de victimes, associations, nous ne cessons de demander aux gouvernements successifs de mener des actions de prévention de grande ampleur pour que chaque conducteur réalise que prendre le volant, c’est une responsabilité : protéger sa vie et celle des autres. Beaucoup d’accidents dramatiques pourraient être évités. Le gouvernement doit aller plus loin pour lutter contre l’insécurité routière. Je le répète, l’accident de la route est un drame humain évitable. 

C’est pourquoi, il est temps que les politiques réagissent avec force pour faire de la sécurité routière une grande cause nationale, comme en son temps l’avait fait le président Jacques Chirac. Depuis trop d’années, la sécurité routière est un peu oubliée. 

LES ACCIDENTS DE LA ROUTE SONT LA PREMIÈRE CAUSE DE MORTALITÉ CHEZ LES JEUNES

En France, comme en Europe, les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes de 18 à 24 ans, loin devant les suicides et les autres causes accidentelles. 

UNE APPLICATION PLUS STRICTE DE LA LOI PÉNALE

Enfin, beaucoup d’accidents pourraient être évités  si la justice était dans son ensemble moins indulgente avec les responsables d’accidents de la route. Il est temps, comme nous le réclamons, avocats engagés aux côtés des victimes, associations, depuis des années, que l’arsenal juridique soit enfin appliqué par les magistrats de manière plus rigoureuse. Des peines plus lourdes doivent être prononcées, telles que prévues dans le code pénal  contre ces chauffards.

Il doit y avoir un débat pour rendre les peines plus dissuasives et plus efficaces avec des actions de suivi et de préventions. 

Je le redis au gouvernement : la sécurité routière doit être une grande cause nationale et les simples mesures esthétiques ne seront pas suffisantes pour sauver des vies. »

Articles recommandés

Aller au contenu principal