Même si on a l’habitude de cette barbarie quotidienne, même si, chaque jour, la longue litanie des accidents de la route, de leurs morts et de leurs blessés ne nous surprend plus, l’horreur est parfois la plus forte et nous glace. Cela s’est passé le 31 août dernier, dans les Alpes-Maritimes, sur la route qui mène à Valberg. C’est une route sinueuse, dangereuse. Le conducteur de la camionnette qui l’empruntait une fois de plus, ne pouvait l’ignorer. Cela ne l’a pas empêché de couper les virages. Sur la voie d’en face, il a percuté quatre motards. Il en a tué deux, blessé les autres.
C’étaient des pompiers de Monaco, des jeunes gens dont le quotidien est de sauver des vies. Deux d’entre eux n’en sauveront plus jamais. Les deux autres seront sans doute traumatisés à vie par la perte de leurs copains.
Je ne sais pas comment le conducteur de cette camionnette peut supporter son acte. D’après le procureur de Nice, l’usage de stupéfiant ne serait pas étranger à sa conduite. Cela ne fait qu’ajouter à l’horreur.
J’espère que cet homme sera jugé. J’espère qu’on le mettra face aux parents, aux amis, aux collègues de ses victimes. J’espère que tous ceux qui serait toujours tenté de prendre la route avec un coup ou un joint dans le nez, sauront qu’ils prennent le risque de tuer des héros du quotidien, d’ôter la vie de ceux qui sauvent des vies.