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Il existe des figures dont l’image demeure attachée profondément à des combats. Des combats qui font changer les mentalités, l’histoire. Robert Badinter était de celles-là. Il était une des personnalités françaises du monde juridique et politique les plus importantes depuis l’après-guerre. Humaniste avant tout, brillant juriste, figure emblématique de la lutte contre la peine de mort, l’ancien ministre de la Justice français et président du Conseil constitutionnel Robert Badinter est décédé ce vendredi à l’âge de 95 ans.
Robert Badinter, la marque du courage, de la détermination et de l’intelligence
“C’est avec une profonde émotion que nous avons appris ce matin le décès de Robert Badinter. On retiendra de lui l’abolition de la peine de mort », réagit Maître Romy Collard, avocate en droit du dommage corporel, « mais les victimes de la route doivent beaucoup à Robert Badinter. En juillet 1985, il a fait voter une loi simplifiant et accélérant leur indemnisation, loi que nous appliquons toujours aujourd’hui. Ce grand texte, Robert Badinter l’a imposé contre le lobby des assureurs et celui de l’automobile qui n’en voulaient pas. C’est la marque du courage et de la détermination comme de l’intelligence ».
Un pilier de la justice et des droits de l’Homme
Aux côtés de l’ensemble de la communauté judiciaire, nous tenons au cabinet Jehanne Collard et Associés à saluer l’œuvre monumentale accomplie par Robert Badinter. Artisan courageux de l’abolition de la peine de mort en France, il a marqué l’histoire par son engagement sans faille pour la dignité humaine et les principes fondamentaux de la justice.
La loi Badinter : un héritage précieux pour les victimes
Parmi ses réalisations notables, la loi Badinter demeure un legs précieux pour les victimes de la route. En juillet 1985, Robert Badinter a fait adopter cette loi, simplifiant et accélérant l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation. Malgré les résistances des lobbies industriels et des assureurs, il a imposé cette mesure avec courage, démontrant ainsi sa vision humaniste et sa volonté de protéger les droits des plus vulnérables.
Un parcours hors du commun
Né à Paris le 30 mars 1928 dans une famille juive, victime de la Shoah, Robert Badinter a connu après la guerre un parcours exceptionnel. Devenu avocat après des études de lettres et de droit, il a rapidement marqué les esprits par son engagement sans faille pour la justice. Son rôle dans des affaires judiciaires emblématiques, telles que l’affaire Bontems et le procès de Patrick Henry, témoigne de sa détermination à défendre les droits fondamentaux des individus.
Artisan vaillant de l’abolition de la peine de mort
En tant que Garde des Sceaux, Robert Badinter a porté avec passion la loi abolissant la peine de mort devant l’Assemblée nationale en 1981. Son éloquence et sa conviction ont été déterminantes dans l’adoption de cette mesure historique, consacrant ainsi la France comme un phare de la démocratie et des droits de l’Homme en Europe et dans le monde. Il présidera le Conseil constitutionnel pendant plus de dix ans, et en 2007, son engagement sera renforcé lorsque l’abolition de la peine de mort a été inscrite dans la Constitution, consacrant ainsi une victoire essentielle pour la démocratie et les droits fondamentaux.
Un intellectuel engagé et défenseur des libertés individuelles
Au-delà de son rôle politique, Robert Badinter restera dans les mémoires comme un homme de valeurs, un intellectuel engagé et un fervent défenseur des libertés individuelles. Son héritage moral et juridique demeure un pilier essentiel de notre société, rappelant à tous les idéaux de justice, de liberté et de dignité humaine.
Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage intellectuel et politique français, mais son héritage perdure à travers les générations, inspirant de nouveaux combats pour un monde plus juste et équitable.
En savoir plus :
La Loi Badinter: la protection des victimes en cas d’accident de la route
En juillet 1985, sous l’impulsion de Robert Badinter, cette loi a été adoptée pour garantir une indemnisation rapide et intégrale des victimes d’accidents.
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Crédit photo : Canva. com
