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Sécurité routière : le nouveau délit de grand excès de vitesse – Tribune de Maître Romy Collard

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Sécurité routière : « Le combat contre la violence routière doit continuer ».
Par Maître Romy Collard Avocate associée – Cabinet Collard et Associés Défense des victimes de la route, et Droit du dommage corporel

 

Nous y sommes. À partir de ce lundi 29 décembre 2025, les très grands excès de vitesse changent de nature juridique : ils deviennent un délit et non plus une simple contravention.

Cette évolution législative marque un tournant décisif que nous attendions au cabinet. Le décret d’application concernant les excès de vitesse sort à un moment où le nombre de victimes de la route repart à la hausse et où les infractions au code de la route se multiplient. En tant qu’avocate engagée aux côtés des victimes, je ne peux que saluer ce durcissement nécessaire : face à la violence routière, l’impunité ou la légèreté des sanctions n’est plus tolérable.

Des sanctions pénales lourdes pour les chauffards

Désormais, la loi frappe fort. Les automobilistes qui dépassent de plus de 50 km/h la vitesse autorisée, risquent désormais :

  • une peine de 3 mois d’emprisonnement, 
  • la suspension de leur permis de conduire pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans, 
  •  la confiscation de leur véhicule.

Ce nouveau cadre pénal n’est pas anodin : il est une des conséquences directes de la loi sur l’homicide routier votée en juillet dernier par le Parlement. Il s’agit d’une cohérence législative indispensable. On ne peut prétendre lutter contre les drames de la route sans s’attaquer à leur cause première avec la plus grande sévérité.

Il est temps de parler de délit, de menacer de la prison, d’appliquer systématiquement les peines complémentaires comme la confiscation du véhicule et la suspension du permis de conduire qui peuvent être dissuasives pour ces chauffards.

La vitesse tue, et doit être combattue 

La réalité statistique qui a motivé cette décision est accablante. Les services du ministère de l’Intérieur font ainsi savoir qu’en 2024, on a verbalisé 63 217 excès de vitesse supérieurs à 50 km/h. Si l’on analyse ce chiffre froidement, cela signifie que chaque jour, il y a sans doute bien plus de 170 chauffards qui mettent délibérément en danger nos vies.

Quand on sait que ces grands excès de vitesse sont en hausse de 69 %, il est temps que le combat contre cette violence routière reprenne. Nous ne sommes pas face à de petits écarts de conduite, mais face à une délinquance de masse qui menace l’intégrité physique de chacun d’entre nous.

La vitesse n’est jamais une inadvertance

Dans les dossiers de dommage corporel que nous traitons au Cabinet, nous entendons trop souvent les auteurs au tribunal tenter de minimiser leur responsabilité. Je refuse cette rhétorique. Je dis bien délibérément, car chacun sait qu’on ne dépasse pas, par inadvertance, la vitesse autorisée de plus de 50 km.

Il s’agit d’un choix conscient. Chacun sait qu’à une telle vitesse, ceux qui croisent la route de ces chauffards vont mourir ou rester handicapés à vie. C’est cette réalité brute que nous défendons devant les tribunaux : des vies brisées par la décision volontaire d’un autre d’appuyer sur l’accélérateur. 

Seule la fermeté sauve des vies

L’expérience nous l’a montré : la pédagogie a ses limites quand l’irresponsabilité tue. Seul, le renforcement des sanctions a permis de réduire le nombre de victimes sur les routes françaises, ces dix dernières années.

Il ne faut pas avoir peur de le dire, même si cela est souvent perçu comme impopulaire : les radars, les contrôles, les amendes, les retraits de permis sauvent chaque jour des vies. Ce sont des outils de protection massive pour les usagers vulnérables.

Aujourd’hui, à l’heure où le nombre d’accidents et de victimes augmente à nouveau, il est urgent de réagir avec la plus grande fermeté. Ce passage au délit pour les grands excès de vitesse est une première réponse.  Nos avocats au cabinet veilleront à ce que cette fermeté législative se traduise par une fermeté judiciaire lors des procès, pour que la douleur des victimes soit enfin reconnue à sa juste valeur et avec nous le souhaitons des peines exemplaires de la part des magistrats. 

Victime d’un chauffard ? Vos droits doivent être défendus.

Contactez un de nos avocats pour une analyse gratuite de votre dossier. Nous combattons pour votre droit à une réparation intégrale.

En savoir plus :

Nos valeurs : Un engagement exclusif aux côtés des victimes Découvrez notre équipe 

 

Crédit photo. G. Favre. 

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