Le drame de Millas a marqué la France. Le 14 décembre 2017, dix jours avant de fêter Noël, un bus scolaire, conduit par Madame Nadine Oliveira, est entré en collision avec un train au passage à niveau de Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Le drame a coûté la vie à 6 enfants ; plusieurs autres collégiens ont été gravement blessés. En une seconde, c’est l’existence de plusieurs familles qui a volé en éclats. Il faudra 4 années d’une pénible instruction, un procès douloureux de trois semaines, entre le 19 septembre et le 5 octobre 2022, où les familles de victimes ont été courageuses et ont fait preuve d’une grande dignité, pour que la conductrice du bus soit reconnue ce 18 novembre coupable et soit condamnée à 5 ans de prison dont 4 en sursis simple par le tribunal correctionnel de Marseille.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur
Le tribunal correctionnel de Marseille a suivi les réquisitions du procureur de la République. Nadine Oliveira, la conductrice du bus, “a été reconnue coupable d’une faute d’inattention et d’imprudence”. Poursuivie pour “homicides et blessures involontaires”, elle est condamnée à une peine de 5 ans d’emprisonnement dont 4 assortis d’un sursis simple.
La présidente du tribunal Céline Ballerini a fait lecture du jugement et a rappelé au préalable qu’il s’agissait “d’une réponse en droit qui ne rendra pas aux victimes ce qu’elles ont perdu”. En outre, la conductrice du car a vu ses permis de conduire de tourisme et de transport annulés. Il lui est par ailleurs interdit de les repasser et de conduire tout véhicule terrestre à moteur pendant 5 ans. Elle se voit aussi interdite d’avoir toute activité professionnelle et sociale en lien avec le transport routier de manière définitive.
Les avocats de la défense annoncent faire appel
Peu de temps après la décision du tribunal correctionnel de Marseille, les avocats de la défense ont fait savoir qu’ils envisageaient d’interjeter appel. Pour Me Vanessa Brandone, associée au cabinet Jehanne Collard et Associés, représentant depuis 2017 plusieurs parties civiles dans le drame de Millas, “cette nouvelle d’un nouveau procès, c’est de nouvelles souffrances infligées aux victimes”.