Comment raconter l’après d’un accident de la route, lorsque le corps est meurtri, que la douleur s’impose, et que l’avenir semble suspendu ? Avec humour, poésie et force. C’est le choix qu’a fait Régis Romele, comédien, avec une pièce bouleversante intitulée Mille cent jours. Inspirée de son propre parcours après un accident de moto, cette œuvre met en lumière le chemin de reconstruction physique et intérieure d’un homme confronté à la violence du trauma, et à l’impérieuse nécessité de renaître. Sur scène, il partage son histoire avec sincérité, finesse… et une dose salvatrice d’humour.
Rencontre avec Régis Romele :
Pourquoi avoir voulu porter cette histoire au théâtre ?
Régis Romele : Parce qu’il fallait que ça sorte. Mille cent jours à l’hôpital, ça laisse des traces. Mais je ne voulais pas simplement témoigner ou écrire un livre. Le théâtre m’a paru être le bon espace : il permet la distance, il autorise l’émotion sans pathos, et transforme l’intime en universel.
Vous évoquez l’annonce d’une éventuelle amputation. Comment avez-vous réagi ?
Régis Romele : Cela a été un choc, évidemment. Une annonce qui suspend tout. Mais très vite, j’ai ressenti une forme d’élan vital : je voulais me battre, faire tout ce qui était en mon pouvoir pour sauver ma jambe. Ce fut un moment charnière. Chaque histoire est unique, bien sûr, mais pour moi, cette annonce a été le début d’un combat – autant physique que psychologique.
Malgré la gravité du sujet, votre pièce est pleine d’humour. Pourquoi ce choix ?
Régis Romele : Parce que l’hôpital est souvent absurde. Et aussi parce que, dans ce genre d’épreuve, l’humour devient une forme de résistance. Il permet de dire ce qu’on ne pourrait formuler autrement. Et puis, c’est une manière de rendre hommage à ceux qui m’ont entouré : Sophie, ma compagne, l’infirmière, mon frère Paul, le chirurgien Arbakian – un peu fantasque – et même Batavia… la salade, figure improbable mais bien réelle sur scène !
Vous jouez votre propre rôle. Quelle expérience cela représente-t-il pour vous ?
C’est une sensation étrange, comme marcher sur un fil. Je rejoue ma chute, mais je la transmets, je la transforme. Ce n’est pas un étalage de souffrance, c’est un geste de partage. Mon intention n’est pas de raconter un accident, mais de donner à voir un chemin de vie, une renaissance. Ce spectacle est, en fin de compte, un hommage vibrant à la vie elle-même.
Un regard juridique discret mais fondamental
Régis Romele : le sujet du cabinet d’avocat est abordé lorsque je me réveille du coma et que ma compagne me dit qu’elle s’est occupée de mes papiers administratifs :
« … ALEXANDRE : Les papiers ça n’a jamais été mon truc.
SOPHIE : il va bien falloir regarder, parce que sinon ça va te rattraper . J’ai réussi à bloquer ton crédit Immo déjà, j’ai vu avec la CPAM et pour l’assurance de l’accident, j’ai engagé un avocat pour la procédure ça permet de tout bloquer pour toi…. »
Dans Mille cent jours, Régis Romele présente avec justesse les procédures juridiques post-accident, mais aussi le long chemin de la rééducation, la perte partielle d’autonomie, les impacts psychologiques et l’adaptation nécessaire du quotidien. Autant de dimensions sociale, professionnelle, psychologique et juridique que nous, avocats spécialisés en dommage corporel, prenons en charge chaque jour. La reconstruction d’une victime ne se limite jamais à la simple guérison physique : elle englobe tous ces aspects qui façonnent la vie.
Cette pièce de théâtre nous rappelle, avec finesse et humanité, que chaque parcours mérite d’être écouté et soutenu dans sa globalité. Toute l’équipe de notre cabinet recommande chaleureusement Mille cent jours : un cri d’espoir, un hymne à la dignité et une ode au courage.
Infos pratiques
Mille cent jours
📍 Théâtre des Gémeaux – Avignon
📅 Du 5 au 26 juillet (relâche le mercredi)
⏰ 13h15
🎟️ 16 à 25 €
👉 Plus d’infos
Équipe artistique
🎭 Mise en scène : Stéphane Titeca
Chorégraphie : Aurélia Ayaki
Interprétation : Laetitia Richard, Régis Romele, Agathe Sanchez, Stéphane Titeca
Texte : Stéphane Titeca
📍 Théâtre des Gémeaux
10 Rue du Vieux Sextier – 84000 Avignon
Crédit photo : DR.