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Sécurité routière : Le décryptage de Maître Vanessa Brandone, avocate de victimes de la route
Les derniers chiffres publiés par l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) pour le mois de novembre 2025 confirment une tendance préoccupante.
Au-delà des statistiques, ils révèlent une évolution inquiétante des comportements à risque sur la route : usage du téléphone, conduites sous stupéfiants, alcool, mais aussi consommation de protoxyde d’azote, phénomène en forte progression, notamment chez les jeunes et les utilisateurs de nouvelles mobilités.
Dans ce contexte, la mortalité routière repart légèrement à la hausse et les accidents impliquant les trottinettes électriques connaissent une augmentation spectaculaire sur l’année écoulée.
Maître Vanessa Brandone, avocate associée (photo) au sein du Cabinet Jehanne Collard et Associés, spécialisé dans l’indemnisation des victimes de la route et du dommage corporel, décrypte ces chiffres et leurs conséquences humaines et juridiques.
Novembre 2025 : une mortalité routière en légère hausse
En novembre 2025, 270 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine, soit 4 victimes de plus qu’en novembre 2024.
Cette hausse globale masque toutefois de fortes disparités selon les catégories d’usagers et les lieux d’accidents.
- Piétons particulièrement exposés : la mortalité piétonne progresse avec 8 décès supplémentaires, confirmant leur vulnérabilité croissante.
- Jeunes générations touchées : augmentation préoccupante chez les moins de 18 ans (+5) et les 18-24 ans (+6).
- Seniors : à l’inverse, une baisse significative est observée chez les plus de 65 ans (-11).
- Lieu de l’accident :
- baisse en agglomération (-17),
- hausse sur les routes hors agglomération (+8),
- forte augmentation sur autoroute (+12).
L’analyse de Maître Vanessa Brandone
« L’augmentation de la mortalité chez les piétons et les jeunes usagers est un signal d’alarme. Nous constatons, dans les dossiers que nous traitons, une combinaison dangereuse entre baisse de vigilance, comportements à risque, avec des conséquences parfois dramatiques et irréversibles. »
Blessés graves : une baisse trompeuse
Pour le mois de novembre 2025, l’ONISR estime le nombre de blessés graves à 1 213, soit une baisse apparente de -2 % par rapport à l’année précédente.
Cette amélioration doit toutefois être relativisée :
- la baisse concerne principalement les deux-roues motorisés et les cyclistes ;
- En revanche, le nombre d’automobilistes gravement blessés augmente de +12 %.
Surtout, sur les 12 derniers mois, le nombre total de blessés graves est en hausse de +4 %, traduisant une dégradation structurelle de la sécurité routière.
Trottinettes électriques et EDPm : une explosion des risques
La donnée la plus alarmante concerne les Engins de déplacement personnel motorisés (EDPm), en particulier les trottinettes électriques, à l’origine de nombreux accidents corporels.
Sur les 12 derniers mois :
- +58 % de décès liés aux EDPm (71 personnes tuées),
- +30 % de blessés graves, soit environ 1 000 victimes.
À l’inverse, la mortalité des deux-roues motorisés est en baisse (-5 %), tout comme celle des 18-24 ans sur l’année (-6 %), malgré un mois de novembre particulièrement dramatique.
Maître Brandone alerte sur la complexité juridique de ces accidents
« Les accidents de trottinettes électriques ne relèvent plus de faits isolés. Les séquelles corporelles sont souvent lourdes et durables. Les questions de responsabilité, d’assurance obligatoire, de partage de faute et d’indemnisation exigent une expertise juridique pointue pour garantir aux victimes une réparation intégrale de leurs préjudices. »
Comportements à risque : stupéfiants et protoxyde d’azote en ligne de mire
Les statistiques de la sécurité routière s’inscrivent dans un contexte plus large de banalisation de certaines conduites dangereuses.
“La consommation de protoxyde d’azote, parfois perçue à tort comme anodine, est désormais régulièrement identifiée dans des accidents graves, en particulier chez les jeunes conducteurs”, souligne Maître Vanessa Brandone.
Ces comportements posent des enjeux majeurs en matière de :
- responsabilité pénale du conducteur,
- responsabilité civile et indemnisation des victimes,
- recours contre les assureurs, qui contestent fréquemment les droits des victimes.
Outre-mer : une amélioration encourageante
À l’inverse, les chiffres de novembre 2025 font apparaître une amélioration notable en Outre-mer :
- -18 % d’accidents corporels,
- 13 décès, soit 18 vies épargnées par rapport à novembre 2024.
Cette tendance positive concerne à la fois les DROM et les autres territoires ultramarins.
Victimes de la route : vigilance, prévention et défense des droits
Ces chiffres rappellent que la route reste un espace de danger partagé. Piétons, automobilistes, cyclistes, conducteurs de deux-roues ou utilisateurs de trottinettes électriques, chacun peut devenir victime d’un accident de la circulation.
Face à ces situations souvent traumatisantes, Maître Vanessa Brandone aux côté des avocats du Cabinet Jehanne Collard et Associés accompagne les victimes et leurs proches afin de :
- faire reconnaître les responsabilités,
- contester les offres insuffisantes des assureurs,
- obtenir une indemnisation juste et complète du dommage corporel.
En savoir plus :
- Quelle indemnisation pour les trottinettes non motorisées, dont les piétons ?
Le code de la route s’applique- t-il en cas d’utilisation d’une trottinette électrique ?
Quels sont les postes prédominants pour l’indemnisation d’un traumatisé crânien ?
Crédit photo : G. Favre
