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Les ridelles peuvent encore tuer

Plus de cinq ans après l'accident de car de Rochefort, qui avait coûté la vie à six adolescents en 2016, l'enquête touche à sa fin. Le ministère public a requis un non-lieu pour la société Eiffage, propriétaire du camion-benne, qui avait été mis en examen fin 2020 pour homicides involontaires.

Le 11 février 2016, vers 7 h 15 du matin, un camion de chantier a croisé un car scolaire près de Rochefort. Dans l’obscurité totale, la ridelle latérale du camion, ouverte à 90 °, a découpé le bus, tuant six adolescents. Plus de cinq ans après ce drame, le ministère public a requis un non-lieu pour la société Eiffage, propriétaire du camion. Motif ? Aucune norme de sécurité n’imposait à l’époque que l’ouverture inopinée de cette ridelle ne soit signalée. Le chauffeur du camion, lui, est renvoyé devant le tribunal pour homicides involontaires.

On admirera la logique de cette décision si longuement murie par le juge d’instruction. Si aucun dispositif de sécurité ne signalait au chauffeur que sa ridelle s’était ouverte, on voit mal ce qu’un tribunal pourra retenir contre lui.

La Direction générale du Travail a mis presque autant de temps à réagir. Ce n’est qu’en juillet 2020 qu’elle a rendu obligatoire une alarme sonore prévenant de conducteur d’un utilitaire de l’ouverture soudaine de sa ridelle. Plus de quatre ans de réflexion pour quelques lignes  d’une évidence confondante !

Les camions sont équipés de l’alarme depuis janvier 2021. On respire ? Pas encore, car il reste tous les camions mis en circulation avant cette date. Ils ont obtenu, selon les cas, un délai de 2 à 3 ans pour s’équiper de la sécurité. Surtout ne pas trop se bousculer pour éviter de tuer.

Plus de cinq ans après le drame de Rochefort, les ridelles peuvent encore tuer. Avis à tous ceux qui croisent un camion !

Photo © via Canva.com

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